Nous les Suisses

J'ai toujours trouvé intéressant les sentiments entre nous les Suisses et les pays voisins. Et il faut dire qu'on est très compliqués aussi...
Car avant de se sentir Suisse, on se revendique par rapport à la région linguistique et encore avant, c'est par rapport au canton. Même parfois, ça va jusqu'à la ville. On a un caractère très indépendantiste. Il existe une certaine barrière entre nous mais qui tombe quand même rapidement lorsqu'on soutient le pays. Cela n'empêche pas que l'on parle de Röstigraben, une frontière linguistique et culturelle entre Alémaniques et les autres langues minoritaires mais il ne faut pas se limiter à ça.
Nous avons quatre langues, dont trois sont les mêmes que dans les pays voisins. Et la culture est aussi proche de ces voisins. Mais on défend notre différence. En Suisse romande, par exemple, lorsque vous demandez à un petit enfant quelle langue il parle, il vous répondra que c'est le suisse. Combien de fois nous a-t-on répété gamins que cela n'existe pas et que c'est le français... Avec bien sûr un tas d'expressions à nous.
On se bat pour que les auteurs romands soient considérés à part de la littérature française, on déteste les Français en les traitant de nuls et on blague sur eux...
Quelques exemples qui montrent bien qu'on veut à tout prix s'éloigner...
Et pourtant, et c'est le paradoxe, on réagit plutôt comme les Français sur certains sujets que les Suisses alémaniques notamment concernant l'ouverture à l'étranger. Et combien de Romands se sont intéressés à l'élection présidentielle française? Quasiment tous...
Des fois, on est très différents de nos voisins, des fois très proches. Mais c'est peut-être ça qui fait notre force. La Suisse est un tout petit pays mais elle arrive à faire coexister plusieurs langues et cultures même si nous nous moquons les uns des autres de temps en temps. Mais sinon, ce serait moins drôle...